_ L'autre fou c'est la traduction approximative de Gadjo dilo, j'aime cette traduction car elle reflète la richesse du film. L'autre cela peut être l'altérité mais aussi “ l'autre fou ” familier. La force du film réside aussi là, dans cette capacité à rendre familier ce qui semble étrange.
_ Pas de folklore dans Gadjo dilo mais le sentiment étrange d'être familier avec ces personnages qui vivent pourtant dans un ailleurs lointain. Joie du cinéma qui me permet d'être proche des Roms de Roumanie, plaisir enfantin qui m'avait permis d'être alternativement Cochise, Spartacus ou Barbe Noir.
_ Gadjo dilo c'est aussi la rapidité comme liberté, la vitesse du récit crée un espace sans contrainte où le cinéma semble retrouver son innocence.
Mais Gadjo dilo c'est aussi une leçon de tolérance loin de tous les clichés et machiavélismes, qui prend en compte la complexité des rapports intercommunautaires.
_ Grâce au film de Tony j'ai compris ce qu'est un pogrom, mais aussi je suis sorti de là avec la certitude que la générosité pouvait être le moteur d'une histoire et la valeur qui nous permet d'être proche du monde, de “ Mondo ” dirait Tony Gatlif.
Publié le jeudi 14 septembre 2017