À propos de La Vie est dure nous aussi

Pascal
Kané

Cinéaste

Voilà un film à prendre comme il vient, sans idées préconçues et sans précipitation. Car son motif, la quête amoureuse, n'est pas de ces démarches qui se déterminent rationnellement, efficacement : le désir volontariste de résultats s'embourbe vite, là où l'on sait bien que seul le hasard mène le jeu. On comprend donc que le héros, comme le spectateur doit se laisser porter par l'événement : celui qui permet à l'un d'attendre son heure et à nous de rencontrer au détour d'un plan de singulières beautés : réussite de dialogues et de climat ou numéros de séduction aux charmes rare et original. Ce n'est pourtant pas, je crois, que le protagoniste se satisfasse d'un tel état de chose : pas de prédisposition lymphatique chez lui, mais au contraire la conscience claire et accablée que, dans ce jeu, ce sont les femmes qui disposent. Sûres de leur temporalité grâce à cette horloge biologique qui les rendra inéluctablement femmes et mères, elles laissent l'homme à son errance, à son indétermination. Du coup, on peut lire dans le désarroi du héros, Charles Castella, et dans la fêlure du personnage de Luc Leclerc du Sablon, comme l'aveu pudique d'une crise présente de masculinité. Crise en creux, qui ne prend jamais le pas sur la description de cette féminité tourbillonnante, aventurière et ingénue que les actrices du film incarnent toutes avec un égal bonheur, comme si elles se jouaient de la fragilité de leurs adorateurs.

Pascal Kané

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Cinéaste


Publié le lundi 18 septembre 2017

Paroles de cinéastes

La Vie est dure nous aussi

Un film de Charles Castella
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