À propos de Transatlantique

Jean-Claude
Biette

Cinéaste

En racontant l'histoire d'une jeune chanteuse française, venue retrouver le boxeur qu'elle a aimé à Montevideo, Transatlantique n'a pas cherché le réalisme extérieur. Le film s'oriente grâce à deux figures emblématiques, l'aveuglement et l'éblouissement. Il évoque tout ce qui a disparu (les victimes de la dictature, les forces du corps qui déclinent, les anciennes sensations d'une ville, des sentiments incertains) ; et aussi tout ce qui peut apparaître en cours de film, dans le présent : les nouvelles impressions de Montevideo décolorée par la mer, un amour presque adolescent qui naît à la place de l'ancien. Bref, le film nous demande de croire au réalisme intérieur qui s'appuie sur la réalité extérieure captée par le cinéma, mais ne s'en contente pas : un réalisme fondé sur l'apparition et la disparition des êtres et des choses dans le cours artificiel du monde. Ce n'est pas le déroulé des événements qui captive Christine Laurent, mais la solitude des êtres, leur force provisoire. Il n'y a pas ici d'embellissement de la réalité, ni d'euphorie calculée pour les plus spectateurs d'entre nous, mais une parole qui s'exprime à voix basse, le chant intérieur d'une diaspora, jamais à l'abri de l'histoire.

Jean-Claude Biette

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Cinéaste


Publié le lundi 18 septembre 2017

Paroles de cinéastes

Transatlantique

Un film de Christine Laurent
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