Sur une terre abandonnée, au nord-ouest de la Chine, vendre son sang est devenu le seul moyen de survie. Le sang est une marchandise comme une autre, à condition de boire des litres et des litres d'eau jusqu'à la nausée pour éviter la déshydratation et continuer à vendre. Pendant ce temps, le journal radiophonique annonce la sécheresse à venir. Black Blood est d'une stupéfiante beauté rugueuse, un diamant brut, une mécanique implacable et pourtant d'une grande simplicité qui se joue entre les recoins d'une cour-cuisine et un espace sans fin écrasé par un ciel grandiose filmé en contre-plongée. Le cinéaste lit l'espace avec une rare compréhension. Le vaste décor minéral est un personnage du film. Les murs de terre renforcent le profond sentiment d'exclusion. En marge. Le silence et les sons rares forment une véritable machine à obsession dévorante dont on ne s'échappe pas.
Publié le lundi 18 septembre 2017