Cour interdite

Un film de Djamel Ouahab

Cour interdite

Un film de Djamel Ouahab

France - 1999 - 92 min

Cela se passe à Paris ou en Banlieue, entre deux rues étroites et dans une cour désaffectée. Illyr, âgé de 20 ans, se livre au trafic de stupéfiants. Il est considéré comme un parrain dans son quartier. Avec ce trafic, il fait vivre sa mère et son petit frère alias « Claquette ». A présent, une seule chose compte pour lui : donner une chance à son petit frère de réussir dans la vie et de devenir quelqu'un. Le film raconte une période de la vie d'Illyr... Il raconte Claquette, 14 ans qui rêve lui de partir aux Etats-Unis durant les grandes vacances... Il raconte Murphy, le dealer sans foi ni loi... Il raconte aussi Sara, la petite amie de Murphy, Rodriguo, un jeune provincial monté à Paris, Paco, un jeune toxicomane et Yannis, le seul à suivre encore ses études. C'est à travers ces histoires de trafics et d'argent, d'amours et de trahisons, d'amitiés et de règlements de comptes, à travers ces batailles entre jeunes qui se connaissent depuis toujours, qu'on voyage dans un Paris stylisé, en noir et blanc, où vue de l'intérieur on découvre cette fois une réalité plus humaine, plus tragique et plus simple que celle que l'on imagine. 

Avec :
Djamel Ouahab , Mourad Selimi , Gérard Sergue et Nouredine Yazid

Sorti le 21 mars 1999

Sortie non communiquée

À propos de Cour interdite

Films noirs. Une cour ouverte, inscrite dans un temps indéfinissable, Rodriguo, Illyr, la pute qui trahit, la mère, tout un groupe de personnages que l'on identifie précisément, une histoire contemporaine de drogue et de deal qui ne peut que terminer mal. Cour interdite est un film unique, il ne se rattache à aucun des films qui ont traité de la drogue et de la banlieue. Cette cour sûrement bien réelle devient un décor, les personnages qui se débattent entre misère et démerde semblent sortir d'un film de Hawks ou parfois de Pasolini. Vous avez compris ce film ne ressemble à rien d'autre, il s'en dégage une force qui semble transformer la misère en poème de révolte. Film anachronique qui, s'il se rattache à une tradition, c'est celle de la trilogie noire de Léo Mallet, l'époque où le roman populaire flirtait avec les surréalistes. La force de Cour interdite tient à cette originalité de la forme qui cultive le paradoxe d'être populiste et à l'antipode du naturalisme, de nous raconter une histoire très contemporaine en cultivant anachronisme temporel. Cour interdite brouille les codes, déstabilise les références pour faire émerger des personnages, des corps qui nous montrent que la souffrance des êtres filmés avec force interdit de ne pas regarder. Cour interdite fabrique seconde par seconde cette joie faite de certitude et de révolte : c'est de cette cour, de ces corps, de ce désespoir que naît la beauté. Beauté des films noirs qui nous disent depuis longtemps que l'avenir appartient aux désespérés.

Jean-Henri Roger

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