Avec J'AI AIMÉ VIVRE LÀ, Régis Sauder nous invite à le suivre dans sa découverte de Cergy-Pontoise, l'une des cinq villes nouvelles en région parisienne nées dans les années 60/70 de la volonté politique d'empêcher une concentration de la population dans les grandes villes françaises. Et le résultat est passionnant : comment s'approprie-t-on un territoire ? Qu'est-ce qui le constitue ? Comment résonne-t-il avec notre propre histoire et celle de ses habitants ? Comment les lieux sont-ils traversés par la mémoire individuelle et collective et inversement ? Telles sont quelques-unes des interrogations qui sous-tendent le film.
Pour nous accompagner dans la découverte de Cergy-Pontoise, Régis Sauder a choisi pour guide Annie Ernaux et plus exactement ses mots, pour construire et structurer son récit. J'AI AIMÉ VIVRE LÀ, c'est ainsi qu'elle parle de la ville dans laquelle elle a choisi de vivre et qu'elle a appris à aimer, peu à peu, au gré des rencontres.
Pendant une heure trente, nous allons partir à la rencontre d'une ville foisonnante, de ses quartiers et de ses habitants, un territoire vivant, riche par sa diversité, aussi bien humaine qu'architecturale.
Les récits de personnages de tous âges, origines géographiques, culturelles ou sociales vont émerger et entrer en résonance avec le verbe de l'écrivaine. Des correspondances vont naître entre les « je » et le « nous », entre le présent et le passé.
Que ce soit en partant de la littérature, contemporaine ou classique, de son histoire personnelle ou de celle de ses contemporains, le cinéma de Régis Sauder, depuis NOUS, PRINCESSES DE CLÈVES et RETOUR À FORBACH, n'a de cesse d'interroger la mémoire pour mieux mettre en lumière le pays dans lequel nous vivons aujourd'hui et les enjeux qui le traversent.
C'est une fenêtre ouverte sur un monde qui se transforme, sur nos vies, un regard curieux, avide de découvrir et de comprendre l'autre, un regard bienveillant et généreux.