Robert Mitchum est mort

Un film de Olivier Babinet et Fred Kihn

Robert Mitchum est mort

Un film de Olivier Babinet et Fred Kihn

France - 2010 - 91 min

Franky, acteur de seconde zone est embarqué par son manager Arsène dans une voiture volée, pour rencontrer son réalisateur fétiche, au-dessus du cercle Polaire. Une odyssée mélancomique à travers l'Europe.

Franky, an unemployed actor is carried away by his manager in a stolen car. Arsène claims that he has an appointment with Franky's idolized Director above the Arctic Circle. A « melancomical » odyssey across Europe.

Avec :
Olivier Gourmet , Pablo Nicomedes , Bakary Sangaré , Danuta Stenka , André Wilms , Maria Bock , Nils Utsi , Ewelina Walendziak et Wojciech Pszoniak

Sorti le 13 avril 2011

Sortie non communiquée

Extraits de presse

"Robert Mitchum est mort" : sur la route, direction le cercle polaire

Jacques Mandelbaum - Le Monde
Publié le mercredi 13 avril 2011

Le résultat de cette insolite configuration est un road movie absurde, décalé et languissant, dont l'horizon esthétique se trouve du côté de l'Américain Jim Jarmusch et du Finlandais Aki Kaurismaki.

Trop dépourvu de susbtance et de tenue pour y atteindre, Robert Mitchum est mort parvient à s'approcher quelquefois d'une poésie de la désolation à laquelle on ne saurait rester insensible.


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Trip «mélancomique» en direction du Grand Nord au programme de «Robert Mitchum est mort»

Eric Loret - Libération
Publié le mercredi 13 avril 2011

Un garçon, beau et cassé (Pablo Nicomedes), figure de Christ sorti d'Ordet résurrection incluse, pose un vinyle sur sa platine. Tandis que le garçon fixe, triste, la photographie de sa copine au mur, on entend le son d'un vieux film américain, où une certaine Madeline révèle à un certain Arthur qu'elle le trompe avec Jerry. Le garçon mime le play-back d'Arthur, fait naître une scène de choses mortes emboîtées (bande-son non identifiable, image d'un instant perdu, relation terminée), puis tue la photo.

Spectres. Arthur n'est pas Robert Mitchum, on a vérifié. Le jeune saint idiot s'appelle Franky Pastor et l'exaspérant Arsène (Olivier Gourmet) ne le quitte pas d'une semelle. Duo de théâtre et de fantaisie, l'un étant semble-t-il acteur et l'autre son mentor furieux, père ou manager, on ne sait, décidé à présenter le jeune échalas à Sarrineff, sorte de Samuel Fuller ou de Nicholas Ray mythique, apparemment réfugié au-delà du cercle polaire et qui doit reconnaître en lui la star qu'il est. Direction donc le nord, en passant par une Alsace revisitée Kaurismäki et cow-boys, l'Allemagne et la Pologne. C'est un road-movie : le scénario se construit par rencontres, pannes, nuits d'hôtel, et aussi un cinéma de spectres, puisqu'il s'agit de «révéler» Franky comme une photo argentique, lui faisant rejouer sans cesse l'inexistant, le projetant jusqu'à obtenir une illusion vérace.

Le film, leur premier, d'Olivier Babinet et Fred Kihn (ce dernier, photographe notoire, notamment pour Libération), ne raconte pas ce geste, mais le constitue, puisqu'il révèle non Franky mais Pablo Nicomedes, et que le jeu auquel se livrait Franky dans la première séquence (faire du lip sync sur le son d'un autre) règle la structure de Robert Mitchum est mort et sa réception : délaisser la proie pour l'ombre. On verra ainsi le film s'inviter (avec un flingue) dans la célèbre école de cinéma de Lodz (oui, celle de Polanski et Skolimowski), en Pologne, pour que Franky donne corps au fantôme de sa déception amoureuse devant une caméra. Il réinterprète la scène du début, tirée du fictif «Fatal Angel», avec l'aide des étudiants.

Poussant ses spectateurs dans son miroir, le film propose en ligne, outre un making-of fleuve, un concours vidéo : «Rejouez la scène "Fatal Angel" de Robert Mitchum est mort.» Les cinq meilleures vidéos sélectionnées finiront en bonus DVD. Mais aussi, c'est parce que Babinet et Kihn ont vu une vidéo de Nicomedes sur son site, où il racontait que sa copine l'avait quitté, qu'ils l'ont élu : éloge du DIY et des lanternes magiques qui peuvent, dit Kihn, «transformer, dans un plan, un bout de carton en quelque chose de vivant».

Néoréaliste. Pour que Franky revive, quant à lui, il faut du cinéma moderne. Et si Mitchum est mort, c'est une figure de femme mûre, Katia, rencontrée en Pologne comme au détour d'un film néoréaliste, qui lui rendra l'amour. Enfin, pour que ce trip «mélancomique» fonctionne, un dieu absent est nécessaire : le rôle est tenu par Bakary Sangaré déguisé en psychobilly à banane, planqué la plupart des plans dans le moteur de la voiture et porteur d'une solide morale esthétique : «Le pôle, ça va être beau : y a rien.»

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Quand nous nous réveillerons d'entre les vivants

Natacha Seweryn - Critikat
Publié le jeudi 14 avril 2011

Quel plaisir de voir un film qui ne ressemble à aucun autre ! Déjà, avec son court métrage C'est plutôt genre Johnny Walker, Olivier Babinet avait su imposer un cinéma particulier et inventif, lançant en apesanteur les pilules au-dessus de la ville parisienne, tout comme les habitudes d'une «~certaine tendance du cinéma français~». Pour son long métrage, Olivier Babinet a choisi un co-réalisateur de taille : Fred Kihn, et excusez du peu, a co-fondé sa propre société de production, Ferris & Brockman. Entre road trip déluré et quête philosophique ludique, le film constelle le cinéma français de nouvelles étoiles hallucinées. Car, si Robert Mitchum est mort, Olivier Babinet et Fred Kihn ne le sont définitivement pas.

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Un road-movie dans le Grand Nord, picaresque et chaleureux.

Jean-Baptiste Morain - Les Inrocks
Publié le jeudi 14 avril 2011

Robert Mitchum est mort est le nouvel épisode d'une histoire éternelle qu'on rabâche dans une banlieue portuaire et industrielle du cinéma : on y vit des voyages rêvés, on s'y heurte à la réalité rude, dans des régions géographiques improbables, baignées de couleurs vives. On y trouve à boire et à manger : des passages désopilants, de l'absurdité, des maladresses de jeu, un peu de virilité forcée, de grandes bourrades dans le dos et des réveils difficiles.C'est de guingois, comme la vie et la gueule des personnages, mais ça tient la route et au corps. On s'y régale de choses simples : imaginer qu'un acteur comme Olivier Gourmet est réellement allé au-delà du cercle polaire, uniquement pour y jouer un rôle de cinéma. Bref, c'est éminemment sympathique, chaleureux, et joyeusement infantile.


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