Sans Adieu

Un film de Christophe Agou

Sans Adieu

Un film de Christophe Agou

France - 2017 - 99 min

Dans sa ferme du Forez, à l’est du Massif Central, Claudette, 75 ans se bat pour rester digne face à une société qui n’a plus grand-chose à faire d’elle, et dont elle a du mal à accepter et à suivre l’évolution. Le monde moderne avale chaque jour un peu plus ses terres, ses bêtes et celles de ses voisins. Comme elle, Jean, Christiane, Jean-Clément, Raymond, Mathilde et tous les autres résistent et luttent au quotidien pour préserver leurs biens… leur vie.


In the middle of France, in the Forez mountains, 75-year-old Claudette and her farmers neighbours, are aware that the consumer society ignores them whilst gradually taking away what’s left of their savoir-faire. But they do not intend to be pushed around.

Sorti le 25 octobre 2017

Sortie non communiquée

A propos de Sans Adieu

Sans adieu est la magnifique peinture d'une humanité debout.

Des femmes, des hommes, des animaux, des lieux qui ont résisté au temps. Ils résisteront encore, avec panache, avec humour, avec rage jusqu'à la mort qui viendra les arracher à cette vie pour laquelle ils se battent chaque jour. Le réalisateur Christophe Agou, parti vivre à New York mais né sur cette terre paysanne, y retourne 13 ans durant afin de saisir ces visages et ces gestes, ultimes chants d'une époque qui s'éloigne doucement. Et ce qui bouleverse, c'est son regard.

Dans les campagnes, dans des maisons où entre à peine le jour, dans des étables à échelle humaine, dans les champs, il sait rendre visible cette humanité qui se/que l'on montre peu.

Car s'il n'est pas le premier cinéaste qui filme un monde paysan en proie au monde moderne, il le fait avec une telle proximité que ce qui s'en dégage est miraculeux. Miraculeux car il se met totalement, entièrement au service de ses protagonistes. Jamais ils ne sont victimes, alors que le monde d'aujourd'hui leur semble hostile, alors que le tragique n'est jamais loin. Et il filme avec une tendresse infinie ces femmes et ces hommes qui sortent grandis à chaque épreuve et qui, tout à coup, deviennent la seule humanité, la seule qui reste et nous en sommes encore étonnés lorsque la dernière image disparaît.

Jean-Louis Gonnet

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Cinéaste


Kathy Sebbah

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

à propos de Sans adieu

Nous entrons dans ce film à petits pas… A mi-chemin entre curiosité et étonnement. Quel est en effet cet "ovni" improbable à notre époque, qui n'ose pas se lancer dans un sujet pourtant brûlant : qu'en devient-il de nos agriculteurs ? Ou alors, si, mais à coups de slogans médiatiques, stériles, vides et sans suite.

Rien de cela dans ce film éblouissant par son humanité, ses images éclatantes de lumière, superbe par ses personnages qui deviennent très vite des personnes.

Dans cette ruralité parfois rugueuse et riche de souvenirs enfouis, le film nous montre des pépites. A travers le regard, les paroles des agriculteurs oubliés, nous sommes en prise directe avec une question profonde. Que deviennent-ils ceux qui nous ont nourri, ont élevé les troupeaux, fait pousser les céréales, les légumes, les fruits?

Leurs mots ici sont bouleversants et leurs sourires, parfois terribles, criants de vérité. Le regard de chacun nous touche, tout comme le regard des animaux qui les accompagnent. Pas d'abandon de leur part, jamais. Ces gestes de travailleurs précis et magnifiquement cadrés nous ramènent à notre enfance ou peut-être à un futur possible. Continuer autrement à faire vivre la nature sans la détruire. Laisser à une nouvelle génération le possible d'une agriculture autre, capable de reprendre le flambeau...

Il y a tant dans ce film, qui nous questionne et passe outre la mélancolie, la tristesse parfois de certains plans. L'humour est également souvent de la partie. Restent les paysages somptueux, le parler vrai des personnes combien attachantes, servis par une musique créée à l'image, authentique.

Il faut aller voir "Sans Adieu", on en sort éblouis, avec le regret d'avoir été un peu acteurs puis spectateurs d'un monde agricole peu reconnu. Là il revit, et de quelle grande manière !

Francoise Ligier

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spectatrice ACID


Paroles de spectateurs

à propos de Sans adieu

Oies, chiens, chats et chatons, vaches et veau, poules rouges, noires, grises, canards, moutons, lapins, chèvres. Le petit cheval de Bernard, conservé précieusement par Christiane, et le beau cheval de Claudette devant sa dernière maison. Sans Adieu est évidemment peuplé d'animaux de la ferme, qui partagent la vie de ces paysans et inversement, des compagnons de galère. « Ce chien, y m'emmerde » lance Claudette, parce qu'elle parle ainsi ; chez elle, l'insulte fuse, comme une tendresse si pudique qu'elle se travestit. Comment ne pas voir que Titi est son seul ami ? Comment ne pas partager la colère digne et ravalée de Jean-Clément et Bernadette Chaperon lors du départ pour l'abattoir de leurs vingt-trois vaches ? Comment ne pas être bouleversé par ces plans de Claudette dont la pudeur (encore elle) lui fait cacher de la main son visage ravagé de tristesse ? Tristesse d'autant plus intense que Claudette ne cesse de se battre et de se cogner à l'absurdité d'un système invisible dont chacun a compris qu'il n'avait d'autre vocation que de les broyer, eux, « les petits », avec mépris et cruauté. En témoigne cette publicité de la Fondation de France à l'hypocrisie scandaleuse : « Votre bonheur est notre passion ». « Mais qu'est-ce que ça veut dire ! », s'exclame Claudette, dont les réparties espiègles apportent au film son côté lumineux.

On pense bien sûr au film de Dominique Benicheti, Le Cousin Jules, qui filmait la ferme de Jules et Félicie Guitteaux entre 1968 et 1972, dont la vie alors n'avait rien de misérable, en se demandant ce que l'on a bien pu perdre depuis. Le travail de Christophe Agou évoque aussi les photos de Walker Evans commandées en 1937 par la Farm Security Administration, portraits inoubliables d'agriculteurs victimes de la Grande Dépression.

Ici aussi, nos paysans sont atteints de grande dépression et c'est sans l'aide de la Chambre d'Agriculture, grâce à l'opiniâtreté des producteurs, Les (fort bien nommés) Enragés, que Sans Adieu nous parvient sur grand écran.

Solenn Rousseau

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Programmatrice


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