Lauréat du prix La Croix du documentaire 2017 pour son film Zona Franca, Georgi Lazarevski franchit les frontières pour réduire les distances et dissiper le fantasme d'un ailleurs.
Comme l'orpailleur ouvrant Zona Franca, le documentariste Georgi Lazarevski, lauréat du prix La Croix du documentaire 2017, a longtemps cherché des paillettes d'or. Pendant sept années, il a suivi une intention : aller à la rencontre des habitants de la Patagonie chilienne pour saisir la réalité de ce bout du monde, héritier d'une violente histoire de colonisations.
« Je m'y étais rendu il y a vingt ans, attiré comme tant d'autres par ses grands espaces, sa solitude et ses ciels extraordinaires, explique-t-il. J'y suis revenu pour écorner ce mythe, observer les difficultés qu'il occultait. »
Son projet était à la fois résolu et indéfini. « Je ne conçois pas le documentaire comme un produit. Je n'ai d'ailleurs jamais réalisé un film en me demandant pour qui je le faisais. Mais la demande de produits est forte, aujourd'hui, dans tous les domaines. On achète un documentaire comme un touriste achète le mythe de la Patagonie. Je préfère tourner à l'instinct, sans chercher à contrôler le film et les événements. »