D'où vient notre joie, dès les premières minutes de Kyuka ? Probablement de la présence solaire des acteurs, de leur façon d'être ensemble, de la légèreté de leur relation, immédiatement sensible. Probablement aussi de la précision de la mise en scène et de l'écriture, qui fait naître un rythme, un monde ludique flottant comme un bateau sur une mer d'huile, et claquant comme un seau d'eau en plein visage.
Kyuka comme son nom l'indique en japonais c'est le temps des vacances. Ici elles composent la scène d'un conte de hasards qui n'en sont pas et qui, toutes voiles dehors, cheveux au vent, noue, dénoue, décompose, recompose, fragmente et réunit au sens littéral, à même le montage, à même le cadre, une famille qui ne cesse de chercher l'étoile qui la réunit et la désintègre à la fois.
C'est par le biais d'une invention formelle de plus en plus débridée qui se réinvente tout au long du film que Kostis Charamountanis explore avec mélancolie et légèreté à la fois des blessures enfouies et une tendresse infinie qui lient et délient ses personnages, dans un geste de cinéma rayonnant et sensible.
- Julien Meunier et Viken Armenian, cinéastes de l'ACID
Why do we feel such a joy from the first minutes of the film? Probably because of the stunning charisma of the actors, their way of being together, the lightness of their relationship, noticeable right away. It also comes from a rigorous directing and writing, creating a tempo, a playful world floating like a boat on a sea of oil, slamming like a bucket of water right in the face.
Kyuka means vacation time in Japanese. Here, this time off is the backdrop to a tale of coincidences that are not coincidences. The film is in full sail, its hair blowing in the wind, tying, untying, decomposing, recomposing, spliting and reuniting, in the literal sense, through editing and framing, a family that never stops looking for the star that both brings it together and breaks it up.
With a light and melancholic touch, Kostis Charamountanis explores the buried wounds and infinite tenderness that connect and disconnect his characters. His cinema is both radiant and sensitive.
- Julien Meunier and Viken Armenian, ACID filmmakers
Cinéaste
-Membre du Conseil d'Administration
Cinéaste
-Membre du Conseil d'Administration
Publié le vendredi 26 avril 2024