A propos de UN VIOLENT DÉSIR DE BONHEUR

Guillaume
Bachy

Programmateur

Découvrir un premier long-métrage, c'est toujours une excitation, un pas vers l'inconnu, la possibilité d'une belle découverte. De celles qui restent en mémoire et qui nous questionnent longuement après que la lumière se soit rallumée et que le temps soit passé. C'est le cas avec Un Violent désir de bonheur. Si Un Violent désir de bonheur est un film d'époque, il ne faut pas chercher son intérêt dans de grandes parades en uniformes et des reconstitutions en effets spéciaux numériques. Car le travail de recomposition est ailleurs : dans le hors-champ (magie du cinéma qui permet aux spectateurs un imaginaire infini !), dans le choix des décors, des paysages et des comédiens.

Dès le début du film priment la qualité d'écriture du scénario et l'attention portée aux dialogues. Clément Schneider aime les acteurs, il les filme avec justesse et l'on sent toute l'admiration qu'il a pour eux. En cela, son travail s'assimile à celui de Robert Bresson et d'Eric Rohmer – pour le ton des acteurs justement, mais aussi pour ces plans fixes travaillés comme des tableaux et cette écriture cinématographique très littéraire.

Mais si la filiation est vraie, Clément Schneider y ajoute une distance représentée par exemple par les choix musicaux décalés du temps présent dans le film – du rock des années 70 – qui porteront le récit des aventures de Gabriel. Gabriel est un personnage révolutionnaire à sa manière, qui change de costume pour se découvrir. D'abord moine, sûrement plus par nécessité que par foi ; puis soldat révolutionnaire afin de sauver les arbres du monastère qu'il aime tant, et finalement dénudé pour la découverte de l'amour avec Marianne. Et cette jeune femme noire, si silencieuse dans ce film si écrit, est un des personnages marquants du film. C'est elle qui va déclencher la vraie révolution chez Gabriel, la révolution du désir et de l'amour.

Merci à Clément Schneider d'aimer autant le cinéma et de savoir si bien partager cette passion.

Guillaume Bachy

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Programmateur


Le Palais

Publié le mercredi 19 décembre 2018

Paroles de programmateurs

Un Violent désir de bonheur

Un film de Clément Schneider
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