C'est l'histoire d'une famille américaine qui a traversé un événement douloureux. Une pierre est jetée au milieu d'une mare et ses vagues douces et monotones remuent une vie paisible. Le film porte sur ces ondes imperceptibles qui bougent lentement et fragilisent les relations que l'on imagine pourtant stables, pérennes et indestructibles. Un père, une mère et des enfants, désireux de se comprendre…
Ce film permet de voir notre monde, si simple et si banal, dans son étrangeté. Cette réalité est tellement proche de nous, au milieu de nos vies, qu'il est étonnant de s'en distancier et de le voir tel un miroir, dans un film. Dans les interstices de ces relations simples et ordinaires que nous vivons tous, il y a quelque chose de singulier, étrange et précieux que l'on ne perçoit plus.
Patrick Wang est libre. Libre d'interroger un quotidien que nous vivons et que le cinéma n'interroge que trop peu, tellement il tend à être obnubilé par l'ailleurs et l'extra-ordinaire. Libre de réinventer la forme du récit qui semble dans un premier temps linéaire. Créant ainsi des ruptures temporelles, des poches de temps qui viennent se glisser au milieu d'un récit pour l'étirer, le déplier. Libre de ne pas se laisser tenter par le pessimisme qu'engendrent des situations de souffrance et de laisser émerger l'espoir, le désir de continuer à vivre ensemble.
Publié le lundi 18 septembre 2017