Le film met à nu une relégation sociale, l'extrême concentration de populations aux mêmes profils économiques ou familiaux, faits de déscolarisations, de condamnations à répétition, d'aggravations progressives des délits…

La réussite du film réside tout d'abord dans son approche, respectueuse et intimiste, toujours à bonne distance, sans plans de coupe inutiles.

Il faut aussi saluer l'apport de la mise en scène, chaque cadre révélant la promiscuité des corps et la vétusté de cette maison d'arrêt.

Le spectateur est proprement submergé par la beauté des lieux et des visages, alors même que les murs s'effritent et que ces vies-là, filmées pendant vingt-cinq jours, racontent un parcours de désolation affective et psychique

Un film de cinéma d'une très grande intensité émotionnelle, dont on ressort changé et bouleversé pour longtemps.

Dénué de sensationnalisme, le documentaire s'intéresse à la part humaine de ces hommes, que la société va plus broyer qu'aider à la réinsertion. Assez édifiant dans son discours et brillant sur son dispositif cinématographique, Des hommes provoque un choc d'une rare intensité.

Les réalisateurs ont su porter un regard loin de tout misérabilisme sur les détenus, en les filmant avec toute leur dignité

Trente mille mètres carrés et 2 000 détenus dont la moitié n'a pas 30 ans. L'aridité des chiffres donne la misère humaine de la prison des Baumettes, à Marseille. (...) Jean-Robert Viallet et Alice Odiot avaient à cœur d'y poser leurs caméras, pour explorer cette question. Leur persévérance  a payé. (...) Le regard des deux réalisateurs n'est ni tendre ni voyeuriste. Juste la volonté de donner à voir ce que tout le monde croit connaître, alors que la réalité est enfouie sous les oripeaux de l'enfer. 

Les réalisateurs parviennent à faire du cinéma (...) d'une matière dense, sans que l'enquête se mue en spectacle complaisant ou voyeuriste.

Un film édifiant.

Des hommes confirme la vitalité d'un certain cinéma documentaire français, bien décidé à radiographier les réalités dérangeantes de l'Hexagone.

Une immersion au plus près des détenus, de ces Hommes qui y (sur) vivent au quotidien et dont la majorité n'a pas trente ans. Un long-métrage percutant présenté à Cannes dans la sélection de l'ACID. Et nul doute que cette oeuvre choc, qui pose les bonnes questions, est propice à susciter le débat sur l'enfermement... Et pas seulement.