C'est un autre terrain vague, désert et cuisant sous le soleil sicilien, qui ouvre le fantomatique Il mio corpo, de l'Italien Michele Pennetta. Deux vies parallèles sur les rails d'un « western » où les pistolets sont déjà à la casse.

« Pour moi chaque film est une expérience. Avant de filmer, je veux connaître l'endroit et les gens qui habitent les territoires pour avoir le droit de les filmer et de les rencontrer.

Ce travail immersif est une expérience humaine pour moi et pour eux. »

Le résultat est passionnant : grande maîtrise de l'image, rapports entre un paysage sublime et une misère humiliante, plongée dans l'univers des migrants et, en sourdine, présence d'une chrétienté lancinante. Pennetta est un sacré cinéaste.

IL MIO CORPO est un film qui fait davantage confiance à la puissance sensorielle du cinéma qu'au didactisme des faits de société.

Surtout, la beauté est présente, peut-être même omniprésente, bien que non esthétisée, d'autant plus miraculeuse dans ces existences cernées par le dénuement.

Portrait entrelacé de deux jeunes hommes que tout sépare sous le soleil écrasant de Sicile.

Pennetta's graceful, 80-minute third film, selected as part of Cannes' ACID selection, feels like a culmination in more ways than just length, as it also finds his aesthetic philosophy at its most refined. The quietness of the approach — it is unusual to come across a documentary of even the most rigorously observational kind, in which the “voice” of its maker is so reverently hushed — coupled to the atmospheric lyricism that infuses Paolo Ferrari's wonderful cinematography, creates a potent, sometimes transcendent whole that continues settling on you and expanding within you long after the film ends.

Michele Pennetta hybride documentaire et fiction pour dévoiler une Sicile fantôme, peuplée de migrants africains survivant dans la précarité. (...) Un regard jamais surplombant. Les longs plans-séquences, loin de se borner à asphyxier les protagonistes, ouvrent des brèches lumineuses dans l'air pesant.