Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Un film de Ilan Klipper

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Un film de Ilan Klipper

France - 2017 - 77 min

Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent.


1996, Bruno publishes his first novel. He is critically acclaimed and is seen as the french John Fante. Twenty years later, Bruno is soon 50 and has not published anything since. He is single, has no children and lives with a young Femen as a roommate. For him, all goes well but his loved ones are worried and decide to take action.

Avec
Laurent Poitrenaux, Camille Chamoux, Marilyne Canto, Alma Jodorowsky, Michèle Moretti, François Chattot, Frank Williams...

Sorti le 23 mai 2018

Sortie non communiquée

À propos du Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête, c'est l'histoire de luttes intérieures : celle de Bruno, écrivain torturé le jour et écorché la nuit, et de son monde des idées, du tumulte d'un imaginaire débridé, du débordement d'une créativité qui se cherche et se heurte à la rudesse des conditionnements sociaux, la tiédeur de la norme.

Ilan Klipper nous invite dans un huis clos, où ce “ciel étoilé” serait comme un idéal, une ouverture impossible vers l'infini. En vase clos dans cette géographie mentale, les personnages cohabitent dans une joyeuse excentricité, où s'affirme la palette de leurs désirs contrastés.

La mise en scène place folie et création artistique dans un même mouvement, une même temporalité, au point qu'elles pourraient se juxtaposer. Bruno, porté par l'interprétation remarquable de Laurent Poitrenaux qui nous entraîne dans le cadre, hors du cadre, s'est coupé du monde et se retrouve enfermé dans une dynamique solitaire, marginale, et autocentrée. Il cherche l'inspiration et est prêt à tout pour la provoquer.

Le réalisateur questionne ainsi l'origine de la créativité et amène avec énergie le spectateur dans un élan chimérique.

Jean-Baptiste Germain

 - 

Cinéaste


Marielle Gautier

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

L'ACID en musique : ciné-concerts & autres événements musicaux à venir

L'ACID EN MUSIQUE, ACTUALITÉS


> CONCERTS AUTOUR DU CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE

  • Jeudi 7 juin à 20h - Cinéma Le Luminor, Paris : Projection en présence de l'équipe du film, suivie d'un concert de Frank Williams
  • Mardi 19 juin à 20h - Cinéma L'Archipel, Paris : Projection suivie d'un concert du groupe Frank Williams + The Ghost Dance 
  • À la rentrée septembre/octobre 2018 : Tournée de Frank Williams dans le sud de la France : à Marseille (cinéma le Gyptis), Cucuron (le Cigalon) et à Port-de-Bouc (le Méliès).

> RENCONTRES AVEC LES COMPOSITEURS - REPRISE ACID CANNES

Dans le cadre de la reprise ACID Cannes 2018 à Paris, Lyon et en Île-de-France, certaines séances se feront en présence des compositeurs Joachim Pavy, Sébastien Pons, Jean-Christophe Marti & Damien Ravnich.


---

ÇA S'EST PASSÉ EN MAI EN MUSIQUE

> ACID CANNES 2018

Sur les 9 films présentés à l'ACID Cannes 2018, 4 compositeurs sont venus accompagner les films sur lesquels ils ont travaillé : Damien Ravnich (Il se passe quelque chose d'Anne Alix), Joachim Pavy (Un violent désir de bonheur de Clément Schneider), Sébastien Pons (Dans la terrible jungle de Caroline Capelle & Ombline Ley), Jean-Christophe Marti (L'amour debout de Michaël Dacheux).



> RENCONTRES ET CONCERTS AUTOUR DU CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE D'ILAN KLIPPER

  • 16 mai - Concert de Frank Williams après la projection du film - Festival "Ciné Lumière", Cinéma Espace Georges Simenon, Rosny-sous-Bois

> Pour plus d'informations sur l'organisation de ciné-concerts ou pour faire venir un compositeur d'un film ACID, contactez festivals@lacid.org


> Evénements en partenariat avec la SACEM


Frank Williams

 - 

Compositeur de musique


Actualité

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Est-ce un pur hasard si le personnage principal du CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE s'appelle Bruno… Toujours est-il qu'à la vision du film d'Ilan Klipper, j'ai éprouvé le même sentiment qu'en découvrant VERSAILLES RIVE GAUCHE du bien nommé Bruno Podalydès : un appartement comme terrain de jeu illimité, successivement lieu du retranchement et de l'invasion, et son occupant qu'on croirait fondu avec les meubles, sorte d'Albert Jeanjean sous médocs et en peignoir mité – ce n'est pas la moindre des qualités du film de nous donner à voir le plaisir immense qu'éprouve l'irréductible Laurent Poitrenaux à nous montrer son slip (il y a eu des précédents chez les Larrieu) tout en conservant l'élégance feutrée d'un Sacha Guitry.

Bref, une vraie drôlerie en commun, mais la drôlerie d'Ilan Klipper est nettement plus perverse, sauvage, punk même. Car là où les envahisseurs de l'appartement d'Albert Jeanjean finissaient par pousser la ritournelle en plaquant deux trois accords de guitare, on sent bien parfois qu'il se pourrait que celui de Bruno finisse réduit en cendres sous le feu des assauts des deux forces en présence (lui, contre le reste du monde). Quiconque, dans cette situation, hésiterait entre fuir à toutes jambes ou rester pour contempler le désastre. C'est bien évidemment la seconde option qui l'emporte.

Séverine Rocaboy

 - 

Programmatrice


Les Toiles Saint-Gratien
Paroles de programmateurs

Le séisme des certitudes

"Vous qui entrez ici,..." attendez-vous à être malmené... Malmené car toutes vos certitudes seront constamment bousculées, et parfois totalement remaniées : où est le réel, où est la fiction ? Où est la sincérité, où est le jeu ? Où est la raison, où est la folie ? Et avant tout : quel est le genre de ce film, qui s'engage sous la bannière de la citation kantienne : "Deux choses remplissent l'esprit d'admiration et de crainte incessantes : le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale au dedans de mon cœur"... ?

Tout commence sous des airs de comédie volcanique. Mais l'hystérie, pour une fois, est attachée à une figure masculine, et non féminine, comme le voudraient l'étymologie et les a priori. Couvert d'une robe de chambre qui semble ne jamais glisser de ses épaules, apparaît Bruno, auteur, vingt ans plus tôt, d'un livre éponyme unanimement salué par la critique, passant ses jours et ses nuits à chercher une inspiration nouvelle, à grand renfort des danses désarticulées sur fond de musique hurlante et de gesticulations diverses. De "ciel étoilé au-dessus de [sa] tête", point, puisque l'atmosphère de l'appartement dans lequel se terre le génial auteur semble au contraire singulièrement confinée : lumière jaune et scène d'ouverture enfoncée dans une cave, à côté du linge qui sèche...

Survient le trouble, la conscience du spectateur - passagèrement superposée à celle du personnage principal, génialement campé par Laurent Poitrenaux - allant de remaniement en remaniement : la descente parentale (Michèle Moretti et François Chattot, criants de vérité), que l'on prend d'abord pour une entreprise de mariage pratiquement forcé, se révèle être une tentative d'intervention musclée, en vue d'une hospitalisation d'office. Mais la personne du psychiatre, que Bruno se refuse à envisager comme telle, plaît bien, pour une fois, au célibataire endurci, qui l'accepterait volontiers pour promise : "Elle regarde, avec ses grands yeux, parle très très peu, mais semble tout comprendre...". Magnifique Camille Chamoux, à la féminité de laquelle on comprend que le fantasque auteur peine à renoncer... Mais quand est-il le plus fou : en percevant en elle la femme aimante et compréhensive ? ou en renonçant à son rêve et en ne voyant plus en elle qu'une thérapeute asexuée ? Est-il, comme elle le lui déclare pour tenter de repousser ses assauts, "en plein transfert" - et elle en plein contre-transfert, lorsque sa résistance faiblit ? Ou bien sont-ils tous deux un homme et une femme en train de vivre une rencontre bouleversante, qui les sauvera l'un l'autre ?... Et plus largement, qui sont les fous : Bruno, muré dans son improductivité et sa vie à la dérive, ou les parents qui prétendent tout reprendre en main, oubliant que leur grand fils est libre d'organiser ou de désorganiser sa vie comme il lui chante ?

Et si tout ce scénario n'était que le retour à l'écriture de l'auteur, puisant son inspiration dans le gisement de sa propre existence ? Prendraient alors sens les nombreuses scènes rejouées, en flash, non plus seulement possibilités du réel entrevues par Bruno mais bien plutôt pistes brièvement envisagées, puis abandonnées par l'auteur...

Le film se referme sur un ultime plan glaçant, aussi calme que terrible, plongeant à la verticale dans l'enjeu de la paranoïa, et soulevant ce questionnement radical : toutes les persécutions, même les plus redoutables, ne sont-elles pas préférables au pur et simple abandon ?

Qui a vu le très troublant documentaire, "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique", tourné en 2010 par Ilan Klipper, sait que les questionnements qui s'exposent ici, à la faveur de cette fiction virant au drame et au cauchemar, tournent depuis longtemps dans l'esprit du réalisateur et n'ont pas fini de tourmenter notre société.

Anne Schneider

 - 

Spectatrice et contributrice à Sens Critique


Paroles de spectateurs
Vidéo
Vidéo
soutien
A télécharger

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser