M est le seul documentaire en compétition cette année à Locarno, et c'est un film choc.

Yolande Zauberman, formée par Amos Gitaï, a forcé les portes d'une double forteresse : celle du Bnei Brak, petite ville de 20 000 habitants fondée en 1920 par des familles hassidiques. Une forteresse qui tombe sous le coup de la dénonciation du jeune Menahem Lang (…) Sa gueule d'ange trentenaire n'a pas perdu le velouté de sa voix dans le calvaire qu'il a subi, une voix admirable qu'il offre dans les liturgies yiddish de sa famille ashkénaze. Un regard brillant. Un sourire désarmant. Une vitalité qui balaie tout sur son passage. (…) La réalisatrice ne veut pas qu'on stigmatise Bnei Brak, « la ville des hommes en noir » qui est pourtant dans son film une scène criminelle. Elle la présente comme un chemin initiatique, où Menahem bouscule les codes, pousse ceux qu'il rencontre dans leurs retranchements.

Le seul moyen d'échapper au passé est de le confronter de front avec le documentaire révélateur et stimulant de M. Yolande Zauberman qui brise les barrières et remet en question les tabous lors du retour d'un homme dans une communauté qui lui a laissé de profondes cicatrices émotionnelles. Le résultat est un récit personnel convaincant, sensible dans la complexité des problèmes plus vastes auxquels il est confronté.

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Décrit par ses producteurs comme un "conte inconnu de la résilience", il a été salué par les critiques qui ont été captivés par l'incursion audacieuse de Zauberman dans une communauté fermée, l'ampleur du documentaire, le grand charisme de Lang devant la caméra et son portrait d'un parcours personnel encore cruellement douloureux vers la compréhension et une sorte de réconciliation avec son passé (…).

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