Sur une colline de Navarre, une forêt d'éoliennes brasse le ciel à l'infini. Et nous voilà collés dès la première séquence aux basques et à la tête d'Aurélien, diagnostiqué autiste, dont le paysage intérieur trouve une métaphore éloquente dans celui qui l'entoure. Près d'une heure et demie durant, Diego Governatori suit son ami en caméra portée, dans une marche tant mentale que physique qui les mènera dans l'agitation oppressante des fêtes de San Fermin. Et nous écoutons le jeune homme en lutte avec lui-même, qui cherche à nous faire comprendre comment son psychisme (dys)fonctionne, à quels états d'intensité celui-ci l'expose – comme le taureau à la foule de Pampelune. Ce premier film, porté par l'amitié, traque la vérité d'un être d'une vive intelligence, sujet et partenaire de cette quête obstinée et captivante de bout-en-bout.