Lulu

Un film de Jean-Henri Roger

Lulu

Un film de Jean-Henri Roger

France - 2002 - 86 min

Aux Saintes Maries de la Mer, Lulu, un transexuel, tient avec bonheur le bar le plus couru de la région, jusqu'à ce que son passé le rattrape en la personne de Fabio, découvert mort dans sa voiture. Dans un univers où les rancoeurs, la jalousie, l'intolérance s'expriment insidieusement, Lulu, le "travelo", est bien évidemment la coupable idéale... Lulu, c'est l'histoire d'une vraie-fausse enquête policière, plus attachée à éclairer les faces cachées de l'âme humaine qu'à résoudre une improbable énigme...

Avec :
Elli medeiros , Jean-Pierre Kalfon , Bruno Putzulu , Gérard Meylan , Tony Gatlif , Mathieu Amalric , Ariane Ascaride et Robert Guédiguian

Sorti le 06 mai 2002

Sortie non communiquée

À propos de Lulu

Nous voyons tellement de films glacés-glaçants, de films calculés, élaborés, de films parfaits, finis… De films morts… Que lorsque surgit un film vivant, une joie immense nous envahit et on se reprend à croire que le cinéma peut être aussi un geste d'amour envers le monde et envers lui-même; et ça nous fait plaisir car le doute s'était installé. Lulu est un film sur l'Entre deux dans lequel nous habitons tous. Où commence la mer ? Où finit la terre ? Où commence la femme ? Où finit l'homme ? Lulu nous fait éprouver le sentiment que chacun se trouve tantôt ici tantôt là, que chacun est l'Autre. Lulu bouleverse le « Mythe de l'autre côté » comme l'écrit Claudio Magris et nous dit qu'il n'y a pas dans ce bouleversement matière à s'angoisser, qu'il ne faut pas avoir peur, parce que c'est notre condition même et que cela ouvre une infinité de possibilités. Tout cela étant dit avec une évidence du plan qui se suffit à lui-même pour peu qu'on veuille y croire. Et on se laisse emporter jusqu'au moment où Jean Henri devient si léger (je vous le jure ) qu'il monte au ciel. Pour de vrai : Les retrouvailles amoureuses de Lulu et John sort filmées du point de vue… D'un ange. Lulu est un film contre tout ceux qui savent ce que c'est la vie, contre tout ceux qui savent ce que c'est le cinéma, contre tous les « crétins vaniteux » dont parle Monsieur Jean Pierre Kalfon avec sa si belle voix. L'amour de Jean Henri pour les hommes (et/ou les femmes ) et pour le cinéma n'a pas été entamé par les méchantes choses que la vie réserve à chacun d'entre nous. Il nous livre un film de jeune homme, avec toutes les magnifiques hésitations des premiers films. J'en suis jaloux.

Robert Guédiguian

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

À propos de Lulu

JEAN, HENRI, ROGER et CHRISTOPHE


L'année où Montillet est sacrée championne olympique de descente chez les Mormons, où Vidal et Amiez font un et deux du slalom spécial, l'année où Christophe fait l'Olympia en veste parme sombre après 27 ans d'absence, j'y reviens de suite, cette année-là, cette année-là et pas une autre, ni celle d'avant ni celle qui suit, Jean, Henri, Roger, tous les trois, a refait un film, Lulu. Je veux bien croire au hasard, à la conjonction des planètes, à la couche d'ozone qui est percée de partout, à Davos et à Porto Alegre, et aussi à Noir Désir qui fait se bidonner le patron de la télévision de service public, je sais bien qu'il y a des signes et qu'on les voit qu'après. Mais bon, le fait est là, Jean, Henri, Roger, tous les trois, a refait un film, "Lulu". Je connaissais Christophe comme tout le monde. Un peu mieux quand je me suis acheté l'album Bevilacqua, en 1996. Et depuis, j'attendais le suivant qui est finalement sorti en 2001, l'année d'avant Lulu, le nouveau film de Jean-Henri Roger, tous les trois. Et quand j'ai appris que Christophe allait chanter à l'Olympia en 2002, j'ai immédiatement pris mes places. Entre-temps, j'ai vu Lulu dans une petite salle de projection des Champs-Elysées, pas loin, je crois bien, du disquaire où Christophe travaillait comme vendeur quand il était tout jeune. 


Je vous parle de ça, j'étais pas né alors si ça se trouve, je me fais un film. Mais je suis quasiment sûr de l'avoir lu quelque part, il me semble même que d'autres chanteurs, genre Hervé Vilard, travaillaient là aussi. Je me figure un peu la chose comme les "Cahiers du Cinéma" de la chanson, les types se retrouvaient là, se tenaient au courant des sorties, allaient voir les concerts ensemble, cherchaient des paroliers et des producteurs. Ils étaient amis, s'étaient pas déjà fâchés et s'envoyaient pas encore des saloperies à la gueule. Il m'est très difficile de vous raconter le concert de Christophe, il a duré deux heures avec un entracte au milieu qui m'a permis d'aller fumer une petite cigarette dans le hall, il s'est terminé avec un générique projeté sur le mur du fond, où on a pu lire le nom de tous les musiciens et d'ailleurs je vous recommande particulièrement le bassiste, l'accordéoniste, le sax et le type des percussions qui nous a fait taper dans nos mains sur le dernier rappel, un drôle de type, vraiment touchant avec son sourire à tomber. 


Chaque fois que Christophe nous donnait le profil, mettait un genou à terre, traversait la scène en claudiquant, il a sûrement un truc aux genoux, j'étais au bord de pleurer, avec la poitrine qui me serrait. Du coup, ça m'a fait repenser à Lulu, à Jacno qui a fait la musique, et à cette chanson qu'il chante à un moment donné, Désamour. C'est de ça que parle le film, du fait qu'on peut toujours y aller, on ne désaime pas une fois qu'on a aimé. On n'essaye même pas, vaut mieux pas, on n'a pas envie. Lulu le personnage, joué par Elli Medeiros, ne désaime pas une seconde, et les hommes qui l'aiment pas davantage, qu'ils soient patron de bar et mari (Gérard Meylan), écrivain-skipper pédé des Saintes (Jean-Pierre Kalfon), flic déraciné buveur de Gueuze pression (Bruno Putzulu). Les hommes de Lulu l'aiment comme elle voudrait être et ça s'arrête là. Toutes les Anita du monde n'y pourront rien mais ça, il faut aller voir le film pour saisir. Lulu a voulu être une femme, elle est refaite de partout sauf de l'amour. De ce côté-là, rien n'a changé depuis ses 16 ans.


Le film de Jean-Henri Roger, tous les trois, me ramène direct au concert et aux chansons de Christophe parce que, lui aussi, il est plusieurs et il est refait de partout. Il a du mal à tenir dans sa veste parme sombre tellement il a fait de muscu mais il ne perd pas une occasion de s'offrir à nous, en icône de lui-même et du siècle d'avant. Comme Lulu qui se donne à tous ses hommes. Et ça en fait trembler la caméra de Renato Berta mais je vous dis rien.Je pourrais vous parler de la manière dont Jean-Henri Roger conduit son film, comment il veille à ne pas nous perdre en route, à nous garder avec lui sur le bateau, je pourrais vous dire aussi que c'est à chaque fois la même chose avec lui, ses Saintes-Maries-De-La-Mer sont comme son Marseille de "Cap Canaille" et comme son Pigalle de "Neige", vous n'avez plus envie d'en partir, mais je préfère pas. Je pourrais vous dire que Lulu m'a fait pleurer mais vous avez déjà compris ou alors c'est que vous n'aimez pas Christophe et je vous plains, mes pauvres. Vous cassez pas le cul, allez voir Lulu. Ça me revient, pour ceux qui aiment, il y a aussi dans le film trois minutes de digression pas du tout utile au récit où Guédiguian et Ascaride font de l'huile. C'est goûteux.

Frédéric Videau

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

There is a light that never goes out - News #4

Le 9 avril 2020

PROPOSITIONS VOD COLLECTION PRINTEMPS - ÉTÉ

ON APPELLE ÇA... LE PRINTEMPS de Hervé Le Roux


Fanfan quitte son copain Charles et pense pouvoir être hébergée par son amie Joss. Sauf que en ce moment, Joss abandonne le domicile conjugal. Fanfan et Joss n'ont plus qu'à aller frapper à la porte de Manu, la soeur de Fanfan qui les recueille jusqu'à ce que Mytch, le copain de Manu, ne mette tout le monde à la porte. Nos trois petits cochons poursuivent leur cavale, tandis que les trois grands méchants loups ont vite fait de se mettre en meute pour traquer leurs fuyardes.


Soutenu par l'ACID en 2000 - À regarder en VOD ici


LE DERNIER ÉTÉ DE LA BOYITA de Julia Solomonoff


L'été en Argentine, Jorgelina avait l'habitude de jouer avec sa sœur dans la « Boyita », la roulotte garée au fond du jardin. Mais cette année, tout est différent : ses parents se séparent et sa sœur, désormais adolescente, devient une étrangère pour elle. Alors Jorgelina part à la campagne en quête de Mario, le fils des paysans voisins. Ensemble, ils découvrent les mystères de leurs identités sexuelles. Un film sur l'éveil, une œuvre intimiste racontée à hauteur d'enfant.


Soutenu par l'ACID en 2009 - Les options VOD


UN PEU DE LECTURE...


« Nous voyons tellement de films glacés-glaçants, de films calculés, élaborés, de films parfaits, finis… De films morts… Que lorsque surgit un film vivant, une joie immense nous envahit et on se reprend à croire que le cinéma peut être aussi un geste d'amour envers le monde et envers lui-même ; et ça nous fait plaisir car le doute s'était installé. »



« Lulu est un film sur l'Entre deux dans lequel nous habitons tous. Où commence la mer ? Où finit la terre ? Où commence la femme ? Où finit l'homme ? Lulu nous fait éprouver le sentiment que chacun se trouve tantôt ici tantôt là, que chacun est l'Autre. Lulu bouleverse le « Mythe de l'autre côté » comme l'écrit Claudio Magris et nous dit qu'il n'y a pas dans ce bouleversement matière à s'angoisser, qu'il ne faut pas avoir peur, parce que c'est notre condition même et que cela ouvre une infinité de possibilités. Tout cela étant dit avec une évidence du plan qui se suffit à lui-même pour peu qu'on veuille y croire. Et on se laisse emporter jusqu'au moment où Jean Henri devient si léger (je vous le jure ) qu'il monte au ciel. Pour de vrai : Les retrouvailles amoureuses de Lulu et John sort filmées du point de vue… D'un ange. Lulu est un film contre tout ceux qui savent ce que c'est la vie, contre tout ceux qui savent ce que c'est le cinéma, contre tous les « crétins vaniteux » dont parle Monsieur Jean Pierre Kalfon avec sa si belle voix. L'amour de Jean-Henri pour les hommes (et/ou les femmes ) et pour le cinéma n'a pas été entamé par les méchantes choses que la vie réserve à chacun d'entre nous. Il nous livre un film de jeune homme, avec toutes les magnifiques hésitations des premiers films. J'en suis jaloux. »


Le cinéaste de l'ACID Robert Guédiguian à propos de LULU de Jean-Henri Roger


> Lire l'intégralité du texte ici <


...ET DE LA MUSIQUE

Pour voir cet élément vous devez autoriser les cookies youtube.

Changer mes préférences

Morceau entendu dans VIF-ARGENT de Stéphane Batut


Et pour celles et ceux qui sont plutôt team podcasts ; on vous propose de réécouter le cinéaste Diego Governatori dans Par les temps qui courent, l'émission de Marie Richeux sur France Culture : « L'ENJEU DU FILM EST DE SAISIR L'INSAISISSABLE »


RAPPEL

Plus qu'une semaine avant la fin de l'appel à candidatures pour participer au Coup de coeur des jeunes ACID - France Culture !


> Plus d'infos ici <


ET POUR FINIR, LE PLEIN D'AUTRES PROPOSITIONS CINÉPHILES


  • Les cinémas de l'Hexagone continuent de se mobiliser pour proposer des films (notamment sur La Toile) et conserver le lien avec tous leurs publics. Citons cette semaine, entre autres :

    - La Ferme du Buisson (Noisiel), qui a mis en place une programmation à la maison, via newsletter & réseaux sociaux : La Ferme coconfinée. En partenariat avec l'Agence du Court et le Réca, 4 courts métrages (2 adultes & 2 jeune public) sont à découvrir chaque semaine, ainsi qu'un feuilleton dessiné et des tutos inattendus.

    - La Baleine à Marseille, dont nous vous parlions déjà les semaines précédentes, et qui organise ce dimanche 12 avril à 18h une rencontre avec les cinéastes de l'ACID Alice Odiot et Jean-Robert Viallet pour leur film DES HOMMES. Rendez-vous sur Zoom.

    - Le Club à Douarnenez & l'Association La Toile d'Essai ont déplacé leur défi "kino" en ligne : le Kinoconfiné. Chaque semaine, un nouveau thème et le challenge de réaliser un court-métrage de 3minutes en 48h. Nouveaux films à découvrir les vendredis soirs ici.

  • Autre proposition ludique ; un quizz cinéma animé sur Facebook par Cannes Université.

  • SAC LA MORT d'Emmanuel Parraud, programmé à l'ACID Cannes 2016 puis soutenu à sa sortie, est actuellement disponible sur deux plateformes VOD, ici et .

  • La 26ème édition du Festival national du film d'animation a démarré en ligne sur UniversCiné.

  • Le GREC propose une séance de 4 films en ligne chaque semaine. Aujourd'hui, « Au coin de la rue » , après une première semaine sur le sport et avant « Depuis ma fenêtre » et « Bain de foule et besoin de fête »... L'esprit du temps.

  • Chaque mercredi à 15h, le Centre Pompidou partage un film de leur collection, à la croisée des avant-gardes, du cinéma expérimental, du documentaire et du film d'artiste. Après Les Mains négatives (1979) de Marguerite Duras ; découvrez La Première partie du roi Henri IV de double V Shakespeare : une analogie (1972) de Joëlle de la Casinière.

  • Et l'article pour finir : Yes we Cannes ? Coronavirus : les festivals de cinéma cherchent une issue ; à lire sur Le Monde.


Qui s'est mis à espionner ses voisin-e-s ?

(image tirée de L'ANGLE MORT, Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic - ACID Cannes 2019)

Article
À voir en VOD

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser