Dinky la souris, Birdboy l'oiseau et Zacharie le cochon auraient pu faire partie d'une histoire pour enfants mais c'est dans un terrible conte pour adultes et adolescents qu'ils nous font pénétrer. Et comme dans tous les contes, ces personnages vont tenter de trouver leur chemin, traversant des épreuves et des paysages tantôt magiques, tantôt terrifiants.
On retrouve l'île dévastée par un accident industriel qui avait été si marquante dans leur précédent court-métrage Birdboy. Alberto Vazquez et Pedro Rivero en étoffent l'intrigue en usant de dessins troublants, au caractère ambivalent. Et si une brume rosée baigne l'ensemble du film, c'est pour mieux contraster avec la noirceur de certaines scènes.
Un humour noir surgit aux moments les plus inattendus et vient sans cesse surprendre le spectateur. Des jouets attendrissants prennent vie sous nos yeux, pour être malmenés ensuite ; et les parents, tous irradiés, semblent être habités par des esprits maléfiques. On nage en plein cauchemar, mais Dinky et ses acolytes font face, esquivent et, déterminés, poursuivront leur route vers un avenir plus verdoyant. Car derrière cet univers sombre et cynique, se cache le plus beau des témoignages écologiques. Les arbres sont détruits pour une raison absurde. Soit ! Des graines seront plantées, coûte que coûte, pour en faire naître d'autres.
Viennent alors en résonance ces paroles de Decorado (court métrage de Alberto Vasquez) : « Le monde est un merveilleux théâtre, mais le casting est déplorable ». Une belle claque, ce Psiconautas, dont on ressort comme d'un étrange rêve.