Reprise

Un film de Hervé Le Roux

Reprise

Un film de Hervé Le Roux

France - 1996 - 192 min

Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière en larmes crie, dit qu'elle ne rentrera pas.

1997 : le réalisateur Hervé Le Roux part à la recherche de cette femme en rencontrant d’anciens ouvriers, militants et syndicalistes, en leur donnant la parole. Cette enquête amoureuse et cinématographique, quasi obsessionnelle, va dérouler un pan d’histoire enfoui.


1968, June 10th, a few cinema students capture the back-to-work moment at the Wonder factories of Saint-Ouen. A young worker says she refuses to go back in. In 1995, the search for this woman turns into an obsessive investigation.


Première sortie le 26 mars 1997
Ressortie le 30 mai 2018

Avec :
Georges Abbachi , Edmond Adler , Jean-Louis Blanc et Pierre Bonneau

Sorti le 30 mai 2018

Sortie non communiquée

À propos de Reprise

Au départ, il y a ce petit bout de film, sauvagement arraché à l'amertume du retour à l'ordre, en mai 1968 ; il y a surtout le cri d'une femme en colère.

Hervé Le Roux a su mesurer l'irrémédiable catastrophe qui nous sépare de ces fragiles images noir et blanc : l'évanouissement sans appel du monde du travail, du travail qu'on vivait encore physiquement comme l'exploitation de l'homme par l'homme, et dont le rêve gauchiste entretenait fébrilement la viabilité politique, ou du moins le potentiel esthétique. Trois heures durant, Le Roux, en artisan patient et amoureux, invoque sans complaisance le bon vieux temps du travail, des camarades, des patrons, des ateliers, de la lutte et du grand soir. Le film se tisse lentement, d'un témoignage à l'autre : des discours épars, apparemment contradictoires mais qui, loin de nous éclairer sur les faits, sur la petite Histoire, se conjuguent pour en susciter la nostalgie radicale, intense. Comme tout cela est loin à l'heure de l'économie comme raison ultime, comme destin ; comme il était clair ce monde encore lisible sur la partition claire de la lutte des classes... Et comme me bouleverse cette longue recherche, ce cinéma qui progresse par vagues amples. Il aura fallu à Hervé Le Roux, la délicatesse d'un orfèvre pour cerner sans violence ce "never more", ce travail qu'on ne reprendra plus, cette perte sèche dont peu d'entre nous mesurent encore les sourdes conséquences.

Vincent Dieutre

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

We Can Work it Out - News #5

Le 16 avril 2020


C'est avec une immense tristesse que nous vous annoncions hier l'annulation de l'édition 2020 de l'ACID Cannes. Tous les films qui nous ont été proposés continuent d'être visionnés par les treize cinéastes programmateurs et au fil des jours, s'adaptant aux évolutions et aux annonces sanitaires, nous pensons ce que pourra être une autre façon cette année de labelliser, promouvoir, soutenir les films sur lesquels les cinéastes ont des coups de cœur.

Mais l'ACID n'est pas que Cannes.

Nous travaillons aussi tout au long de l'année pour programmer et accompagner le cinéma indépendant aux quatre coins de France et à l'international lors de rencontres entre cinéastes et équipes de films.

Quand les salles de cinéma rouvriront, nous aurons ainsi le plaisir d'accompagner les sorties des très beaux EVA EN AOÛT de Jonás Trueba, 143, RUE DU DESERT d'Hassen Ferhani, MAUDIT ! d'Emmanuel Parraud, TAKE ME SOMEWHERE NICE d'Ena Sendijarević.

Mais aussi les films dont l'élan a soudainement été été brisé par la fermeture des salles : DES HOMMES d'Alice Odiot et Jean-Robert Viallet et SI C'ETAIT DE L'AMOUR de Patric Chiha, dans un marché que nous espérons régulé au moins de manière exceptionnelle.

Aux côtés de tous nos partenaires, nous reprendrons également nos actions d'éducation populaire, que ce soit via l'organisation de rencontres scolaires, via l'ACID POP ou l'animation de nos réseaux de spectateurs et jeunes ambassadeurs.

En attendant de vous retrouver et vous embrasser de près, quelques mots de Clément Schneider, vice-président de l'ACID, pour oser imaginer la suite du monde.


Les cinéastes et l'équipe de l'ACID


PROPOSITIONS VOD : EN LUTTE

REPRISE de Hervé Le Roux


Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière en larmes crie, dit qu'elle ne rentrera pas.

1997 : le réalisateur Hervé Le Roux part à la recherche de cette femme en rencontrant d'anciens ouvriers, militants et syndicalistes, en leur donnant la parole. Cette enquête amoureuse et cinématographique, quasi obsessionnelle, va dérouler un pan d'histoire enfoui.


Soutenu par l'ACID en 1997 ainsi qu'à sa ressortie en 2018 - A regarder en VOD sur Tënk


LA BATAILLE DE SOLFÉRINO de Justine Triet


6 mai 2012, Solférino. Laetitia, journaliste télé, couvre les présidentielles. Mais débarque Vincent, l'ex, pour voir leurs filles. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant vaguement incrust', avocat misanthrope, France coupée en deux : c'est dimanche, tout s'emmêle, rien ne va plus !


Soutenu par l'ACID en 2013 - Les options VOD


UN PEU DE LECTURE...


 « [...] Aujourd'hui, alors que l'épidémie et le confinement nous ont obligé à déserter les salles de cinéma, il est sans doute encore plus nécessaire de prendre le risque d'imaginer l'avenir. D'oser l'imaginer. Avec audace, avec fierté. Avec humilité, aussi. Nous ne jouerons pas les faux-prophètes : ceux-là planifient des bifurcations, qui se révèlent être parfois le trajet retour le plus direct vers le « toujours-déjà » des pragmatistes ou des fatalistes. Nous, plus modestement, ne savons pas où nous mèneront nos pas, mais nous savons que nous voulons arpenter des chemins de traverse.

Des chemins de désirs, d'idées et d'horizons ouverts ; des chemins suffisamment larges pour que nous y avancions de concert, refaisant l'expérience incommensurable de la joie d'être ensemble, dans un ici et maintenant habité par nos mots et nos regards, entre lesquels ne s'interposeront plus écrans d'ordinateurs, masques et filtres...

[...] C'est pour cela peut-être que, finalement, nous aurons besoin du cinéma et des cinéastes. Pour la suite du monde. Pas pour nous distraire, mais pour enraciner l'avenir dans le présent et continuer d'opposer aux puissances de morts qui nous assaillent et nous assailliront encore l'infatigable persistance de toutes les formes de vie que le cinéma – et les arts, en général – fait bruire vingt-quatre ou vingt-cinq fois par seconde.

Ouvrons ici, donc, un chemin de traverse : faisons l'expérience du partage de nos désirs, de nos rêves, de nos idées pour un après qui en vérité commence maintenant. Le possible n'est pas devant nous : il est dans le sol sur lequel nous marchons. Descendons de nos tribunes – les journaux en sont déjà pleins – et allons gratter un peu dans la terre. Car là encore, je veux y croire : nous ne serons pas seuls. »


Le cinéaste de l'ACID Clément Schneider

> Lire l'intégralité du texte ici <

« "Non, je me mettrai plus les pieds dans cette taule !". En ces temps de drames, de sacrifices, n'est-il pas nécessaire d'imaginer l'après pandémie afin que l'horizon soit moins bouché ?


[...] Au-delà du cinéma, à la fin de cette épidémie, on nous demandera de reprendre le cours de nos vies. Ou, plutôt, le cours de la vie économique qui nie le pluriel de nos existences. Certains voudront repartir comme avant. Relancer la machine sans réformer en profondeur. Or nous voilà face à une occasion historique pour changer de cap.


Parce que nous refusons d'aller droit dans le mur. Parce que nous savons, qu'en plus du Covid-19, les virus qui nous tuent s'appellent aussi Cac-40, Nasdaq-100, S&P-500. Parce que nous savons que nos gouvernants ont des boussoles faussées par la doxa ultra libérale. Parce que l'aveuglement mais aussi le zèle de ceux qui administrent dans l'esprit de ceux qui gouvernent est pesant. Parce que nous en avons marre du couplet "Ah, mais faut pas rêver, c'est pas possible!". Alors, à l'heure du déconfinement, il faudra dire : "Non, je mettrai plus les pieds dans cette taule!" et ne pas écouter les gardiens du temple qui seront nombreux à pousser à la reprise du travail dans l'idée que nous avons assez perdu de temps comme cela.


Cette épidémie nous fera-t-elle changer de paradigme ? A minima, elle devrait libérer la parole. N'ayons plus peur de nommer nos désirs, de penser le monde différemment. N'a-t-il pas été égrené, ces dernières semaines, que le monde d'hier ne sera plus celui de demain ? L'urgence est cette prise de conscience afin d'éviter le constat que faisait Daniel Defoe dans son livre sur la peste à Londres : "Toutes choses reprirent leur cours peu désirable, redevenant ce qu'elles étaient auparavant." »


Le cinéaste de l'ACID Alain Raoust

> Lire l'intégralité du texte ici <


D'autres prises de parole sont à venir dans les prochaines semaines.


...ET DE LA MUSIQUE

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Morceau entendu dans NOUS LES COYOTES de Hanna Ladoul & Marco La Via


Et pour celles et ceux qui sont plutôt team podcasts ; on vous propose de réécouter la cinéaste Marta Bergman à propos de son film SEULE A MON MARIAGE dans Le réveil culturel, l'émission de Tewfik Hayem sur France Culture : « L'Europe de Pamela, jeune femme roumaine et rom, dans un film belge documenté ».


  • La Cinémathèque française lance sa plateforme de films rares et restaurés : Henri. Tous les soirs, un nouveau ou plutôt un ancien film en ligne.

  • Les cinémas de l'Hexagone continuent de se mobiliser pour proposer des films (notamment sur La Toile) et conserver le lien avec tous leurs publics.

    > Un bon exemple avec ce nouveau rendez-vous sur Zoom le dimanche 19 avril à 17h, pour une rencontre avec le cinéaste de l'ACID Sébastien Laudenbach (LA JEUNE FILLE SANS MAINS) sur « Les secrets de la fabrication d'un film d'animation » ; dans le cadre de La Baleine chez soi.

  • Pendant toute la durée du confinement, Brefcinema (l'offre de SVOD éditée par l'Agence du court métrage) propose chaque mercredi 3 nouveaux courts en accès libre pendant 7 jours. Également mise en place, une rubrique ludique et pédagogique dédiée aux plus petits.

  • Plein de films ACID à voir... entre autres, BEAU TRAVAIL de Claire Denis, visionnable gratuitement ici grâce à Visions du Réel ; THUNDER ROAD de Jim Cummings : sur OCS jusqu'au 30 juin ; et Télérama qui nous propose de nous replonger dans L'AMOUR DEBOUT de Michaël Dacheux.

  • Et bientôt en DVD : INDIANARA d'Aude Chevalier-Beaumel et Marcelo Barbosa (préventes disponibles ici) ainsi que MICKEY AND THE BEAR d'Annabelle Attanasio (prévenues avec une réduction de 10% ici).

  • Et l'article pour finir : Télérama, Le Figaro ou encore Première reprennent l'annonce de l'annulation des trois sections parallèles du Festival de Cannes.

Ça vous fait ça aussi les allocutions présidentielles ?

(images tirées de TWENTYNINE PALMS, Bruno Dumont - Soutenu par l'ACID en 2003)

> Contenu à retrouver également sur les sites de nos partenaires Mediapart et Télérama <


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Séance spéciale à Cannes de REPRISE de Hervé Le Roux

Il y a 20 ans lors de sa sortie, l'ACID accompagnait le film REPRISE de Hervé Le Roux. A l'occasion de la ressortie du film et des 50 ans de mai 68, l'ACID et La Cinémathèque du documentaire organisent une séance spéciale à Cannes, en avant-première.


Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière en larmes crie, dit qu'elle ne rentrera pas. 1997 : le réalisateur Hervé Le Roux part à la recherche de cette femme en rencontrant d'anciens ouvriers, militants et syndicalistes, en leur donnant la parole. Cette enquête amoureuse et cinématographique, quasi obsessionnelle, va dérouler un pan d'histoire enfoui.


  • Première sortie le 26 mars 1997
  • Ressortie le 30 mai 2018

La séance cannoise présentée par Julie Bertuccelli (Présidente de La Cinémathèque du documentaire) et Régis Sauder (co-président de l'ACID).


> Le mardi 15 mai à 14h. 

> Retrouvez l'événement ici.

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