Loin de vous j'ai grandi

Un film de Marie Dumora

Loin de vous j'ai grandi

Un film de Marie Dumora

France - 2020 - 102 min

Depuis longtemps, Nicolas se débrouille seul. Aujourd'hui il a 13 ans, aime l'histoire d'Ulysse, Jack London, et vit en foyer dans la vallée de la Bruche avec son ami Saef, arrivé lui, de loin, par la mer. Ensemble ils partent dans les bois écouter leur musique, ils parlent filles et mobylettes. Ou fuguent. Parfois, Nicolas retrouve sa mère pour un baptême, une virée à la fête foraine, une grenadine. Mais un jour il a quinze ans et l'avenir s'approche.


For a long time, Nicolas has been getting by on his own. He is now 13 years old, loves the story of Ulysses and Jack London's books, and lives in a foster home in the Bruche valley with his friend Saef, who travelled from far away across the sea. Together they go into the woods to listen to their music and talk about girls or mopeds. Or to run away. From time to time, Nicolas sees his mother for a christening, a trip to the fairground, or a soda. Soon, he will have to find his place.

EN SALLE

Sorti le 17 novembre 2021

En salle

A propos de LOIN DE VOUS J'AI GRANDI

Cabane, creux d'un arbre, modeste salon, ou garage décoré de ballons : ils sont nombreux les refuges et les haltes semés dans cet Est de la France dessiné par Loin de vous j'ai grandi, selon une variation de trajets qui creusent craintes du surplace ou de l'avenir.

Car il est ici autant affaire d'espace que de temps, celui qui passe, tout bonnement, simplement, cruellement, et celui qui vient, nécessairement inconnu. Matériau profondément romanesque et accumulé patiemment par la cinéaste, film après film, en suivant les différents membres de la même famille au fil des années. Cette fois, le héros sera Nicolas, douze ans, l'enfance nue. L'histoire, c'est toujours la même, celle d'Ulysse cité en exergue, celle des départs et des retours, de ceux qu'on quitte et ceux qu'on retrouve. Elle se charge ici de l'incertitude à la croisée des chemins, entre les voies déjà tracées par la pesanteur des déterminismes, et celles qui s'ouvrent malgré tout, dans le pli de la naissance d'une amitié ou d'un espoir amoureux. Abîme attisé par la rencontre miraculeuse, et qui aurait pu tout aussi bien achopper, du petit garçon avec les mots des livres. 


Dans ce qui maintenant fait œuvre chez Marie Dumora, les plans peuvent revenir de film en film, tissant la saga de motifs familiers, agissant aujourd'hui comme flash-backs ou retrouvailles, selon une attention têtue aux choses vues, tressée à des questions de cinéma aussi simples qu'essentielles (où se mettre, quand couper, quand reprendre). Fête foraine, base nautique, course automobile, anniversaire, vitrines de Noël, défilé… : le grand geste romanesque (dans sa puissance XIXème) croise l'ethnographie des marges populaires, d'une façon inattendue aujourd'hui dans le cinéma français - qui pourtant en la matière présente d'intenses florons : on pense ici à Demy, Eustache, Pialat.


Le conte le dispute à l'âpreté du réel, et si l'on entend plus les voix qui encouragent que celles qui blessent, peut-être est-ce simplement que la réalisatrice choisit de filmer ceux qu'elle aime.



A cabin in the woods, the inside of a tree, a modest living-room or a garage decorated with balloons: those are the numerous shelters and stopping places interspersed in the Eastern part of France that Far from you I grew (Loin de vous j'ai grandi) explores. And the various trajectories the film follows express either a fear of not moving forward or the fear of what the future holds.

In fact this movie is as much about space as it is about time. The time that passes - simply and cruelly, but also the times that are coming and are necessarily unknown. By filming the real lives of different members of the same family, year after year, one movie after another, the filmmaker has patiently accumulated a great quantity of material that proves to be as fascinating as any work of fiction. This time the main protagonist is Nicolas. He is twelve and he is a troubled kid. This story has been told before: it is the story of Ulysses, whose name appears at the beginning of the movie. It is a voyage and return story. It is also the story of those we leave and then return to. And it is full of uncertainty since its lead character is standing at a crossroads. Nicolas' destiny seems to be already mapped out by social determinisms. However, in spite of it all, a new friendship or a budding love story may well lead him towards more gratifying paths. Besides, a miracle that might never have happened has actually happened: the young boy has discovered literature and the power of words.


In Marie Dumora's body of work, some images she used in one film may appear again in another one, which enables her to weave together recurring patterns - like flashbacks or family reunions - into the fabric of her films. The meticulous attention she pays to the things she sees is combined with basic but essential film-making questions such as: where should I put the camera? When should I stop filming? When should I resume filming? A funfair, a nautical base, a motor race, a birthday party, a parade, window displays at Christmas: all these places and events can be seen in Far from you I grew (Loin de vous j'ai grandi). Thus, the filmmaker succeeds in connecting the extraordinary power of 19th century novels with an accurate ethnographic study of individuals living in the fringes of society. Even though one could say she walks into the steps of illustrious predecessors such as Jacques Demy, Jean Eustache and Maurice Pialat, Marie Dumora's work is quite unique in today's French cinema. 


The tale she tells us is as harsh as reality can be. But if she makes us hear encouraging voices rather than hurting words, that is probably simply because she has chosen to film people that she loves.


Michaël Dacheux

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Cinéaste


Ombline Ley

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CINÉASTE


Paroles de cinéastes

A propos de Loin de vous j'ai grandi

Difficile de parler d'un seul film de Marie Dumora, qui s'est fabriqué un territoire de cinéma dans l'Est de la France, le personnage d'un film l'amenant vers le film suivant depuis presque 20 ans. Aujourd'hui, avec Loin de vous j'ai grandi, on retrouve le jeune Nicolas, 13 ans, ainsi que sa mère et les siens, auxquels la cinéaste avait déjà consacré un film, Je voudrais aimer personne, dix ans auparavant, et que l'on avait entrevu dans Belinda du film éponyme. C'est dire si les films et les destins se croisent et se font écho.


Ce sont des portraits de personnes et de leurs mondes que nous donne à voir ce film. Le choix d'insérer des séquences des films passés est une force dans la réalisation et l'écriture de cette petite odyssée. Non la vie n'est pas une fatalité, la réalisatrice en captant des échanges, des conversations, des appels téléphoniques, des SMS, des fugues dans les bois, donne le temps à l'histoire de s'installer avec les moments d'amour, d'humour, d'écoute et de doute et tisse un avenir à ces vies heurtées et ces exils, qui deviennent presque le long voyage d'Ulysse dont la lecture captive et fait rêver Nicolas autant qu'il le soutient dans son foyer. L'Intime se mêle à l'universel, nous relie au mythe, au romanesque, bref aux autres.


Marie Dumora, cinéaste du temps aime se référer de Ozu et de Ford. Ne pas se poser la question de savoir si elle filme un documentaire ou une fiction, elle vous répondra « Je filme la réalité en étant moi-même dans une fiction intérieure et pas dans une thématique, je ne filme pas des films à sujet ». Une cinéaste qu'il est essentiel de faire connaître que nos spectateurs et spectatrices puissent découvrir cette œuvre si personnelle, si respectueuse et talentueuse.

Catherine Cavelier


Paroles de programmateurs

Les films ACID Cannes 2020 achetés par des distributeurs

Nous sommes heureux de vous annoncer que plusieurs films parmi les neuf programmés à l'ACID Cannes 2020 hors les murs ont été achetés par des distributeurs :

Par ailleurs SI LE VENT TOMBE de Nora Martirosyan sera distribué par Arizona Distribution.


  


Actualité

L'ACID dévoile sa programmation ACID Cannes 2020 hors les murs

« Tandis que le réel semblait basculer dans une autre dimension, la programmation ACID 2020 s'ingéniait à y trouver des équilibres instables, certes, mais puissants, pour un cinéma peuplé de funambules, dont l'amour éperdu chargé de tendresse insinue en nous des voix qui chantent, et nous entraînent. S'enlacent ainsi sur un fil fiction et documentaire pour jouer avec les abîmes du monde non pour le plaindre mais le produire à distance. Projetons dans un paysage un destin d'enfant ! Que la peur soit éparpillée aux quatre coins de territoires colorés, sillonnés par les vents et les ombres, illuminés. Tel est l'accomplissement auquel, nous cinéastes, vous convions cette année. L'audace invincible persiste, prête à toutes les beautés. » 


Nous avons été 13 cinéastes cette année à visionner pendant des mois plusieurs centaines de films – dont 30 % proposés par des réalisatrices – avec le soin et l'exigence dûs à celles et ceux qui partout dans le monde continuent à créer et à résister.

 

Malgré les circonstances, nous avons choisi de conserver les critères habituels de la programmation ACID CANNES, à savoir nous engager sur le soutien d'autant de films que d'habitude, 9 longs-métrages, avec la même attention particulière accordée aux films sans distributeur et aux premiers longs.

Sur ces 5 fictions et 4 documentaires de création, 5 films ont été réalisés par des femmes.

Nous avons également décidé ces derniers jours, avec la Sélection Officielle, de co-présenter un de nos coups de cœur communs.

Seule la programmation ACID TRIP #4, qui devait être consacrée au jeune cinéma chilien, est reportée à 2021.

 

C'est une aventure de plusieurs mois qui débute entre nous cinéastes, l'équipe de l'ACID et ces films soutenus, même si son point de départ ne sera malheureusement pas la ville de Cannes.

 

Dès le mois de juin, nous travaillerons à la promotion des films auprès de nos partenaires internationaux au sein du Marché du Film de Cannes online. A l'automne, nous accompagnerons en régions des projections professionnelles à destination des exploitants de salles. 

 

Nous accueillerons, en chair et en os nous l'espérons, les équipes de films lors des projections publiques qui se tiendront du 25 au 29 septembre au Louxor à Paris, du 2 au 4 octobre au Comoedia à Lyon, du 8 au 11 octobre au Gyptis et à La Baleine à Marseille. Puis également à la Cinémathèque de Corse, ainsi que dans de nombreux festivals partenaires qui nous font l'honneur de nous inviter en France comme à l'international.

 

L'ACID déploiera ensuite ses dispositifs de programmation, d'accompagnement et d'éducation à l'image grâce à notre réseau de salles adhérentes, de partenaires éducatifs ainsi qu'à nos spectateurs “relais” et jeunes ambassadeurs.

 

Nous avons hâte de vous retrouver, de près, dans les salles de cinéma !


LES 13 CINÉASTES PROGRAMMATEURS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

et l'équipe de l'ACID


THE ACID CANNES 2020 PROGRAMME:


« While reality seemed to be shifting into another dimension, the ACID 2020 programme was ingenious in finding unstable but powerful balances for a cinema populated by tightrope walkers, whose love, filled with tenderness, insinuates in us voices that sing and carry us along. Thus we embrace a fiction and documentary thread to play with the abysses of the world, not to pity it but to produce it from a distance. Let's project a child's destiny in a landscape! Let fear be scattered in the four corners of colourful territories, criss-crossed by winds and shadows, illuminated. This is the achievement to which we filmmakers invite you this year. The invincible audacity persists, ready for all the beauties. » 

We were 13 filmmakers this year, watching several hundred films for months - 30% of them by women directors - with the care and attention due to those around the world who continue to create and resist.

 

Despite the circumstances, we have chosen to maintain the usual criteria of ACID CANNES programming, namely to commit to supporting as many films, 9 feature films, with the same special attention given to films without distributors and first features.

Out of these 5 fictions and 4 creative documentaries, 5 films are directed by women.

We have also decided over the last few days to co-present with the Official Selection one of our common favourites.

 

Only the ACID TRIP #4 program, which was supposed to be dedicated to young Chilean cinema, has been postponed to 2021.

 

As every year, it is an adventure of several months that begins between us filmmakers, the ACID team and these supported films, even if its starting point will unfortunately not be the city of Cannes.

 

Starting in June, we will work to promote the films to our international partners at the online Cannes Film Market and, in the fall, professional screenings will be held in the regions for exhibitors.

 

We will, we hope, welcome the film teams at the public screenings to be held from September 25 to September 29 at Le Louxor in Paris, from October 2 to October 4 at Comoedia in Lyon, from October 9 to October 13 at Gyptis and La Baleine in Marseille. Then also at the Cinémathèque de Corse, as well as in numerous partner festivals that do us the honour of inviting us in France and abroad.

 

The ACID will then deploy its programming, support and image education measures thanks to our network of member cinemas, educational partners and our "relay" spectators and young ambassadors.

 

We look forward to seeing you, up close, in the cinemas.


THE 13 FILMMAKER-PROGRAMMERS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

and the ACID team


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