Pour sa 26ème édition, les cinéastes de l'ACID auront le plaisir de présenter à Cannes un programme de 9 longs métrages, enrichi d'une séance « ACID Patrimoine » (Reprise de Hervé Le Roux), d'un focus sur le cinéma portugais : l'ACID TRIP#2 Portugal -- et d'une séance spéciale « sortie prochaine » de Mirinda, Avant l'aurore de Nathan Nicholovitch.
Ces 9 films, dont 8 premiers longs, seront présentés et accompagnés par les cinéastes de l'association et les équipes des films. 11 cinéastes accueillis à l'ACID, dont 7 femmes.
« Ausculter le monde, trouver au fond de soi le geste le plus juste pour en témoigner, le rejeter, puis l'aimer encore et à nouveau. Le filmer en réinventant sans cesse le regard. Saisir ses névroses carabinées comme sa folie douce, discerner la force vitale, résistante et libre des êtres comme la fragilité imprévisible de leur destin et la vanité de leurs ambitions, mais toujours célébrer quelque part leur délicate et éphémère beauté de vivants. Ainsi font les cinéastes qui ont frappé à notre porte cette année, riches de la variété de chacune de leurs propositions formelles et de chacun de leurs récits. »
LES CINÉASTES PROGRAMMATEURS 2018 :
Aurélia Barbet, Laurent Bécue-Renard, Karim Bensalah, Marie Dumora, Alice Fargier, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ilan Klipper, Mathieu Lis, Chloé Mahieu, Vladimir Perisic, Lila Pinell, Idir Serghine, Pierre Vinour.
Un film de Caroline Capelle et Ombline Ley
Sortie le : mercredi 13 février 2019
Un film de Olga Korotko
Un film de Teresa Villaverde
Un film de Pedro Cabeleira
Un film de Nathan Nicholovitch
Sortie le : mercredi 19 septembre 2018
ÉDITORIAL : 2018, ILS COMMÉMORENT, ON RECOMMENCE
Pour nous mai 2018, ce n'est pas commémorer le 50ème anniversaire d'un festival interrompu mais continuer. Continuer à agiter, à résister, à se battre pour préserver la place d'un cinéma indépendant dans l'espace commun. Ce combat, fondateur du manifeste de l'ACID, nécessite la solidarité de tous les acteurs de la filière cinématographique indépendante pour défendre la place de regards singuliers auprès des publics.
Nous faisons nos films avec la foi en une rencontre humaine, porteuse de sens, porteuse d'un lien qui se délite partout. En 68, le temple cannois de la cinéphilie devenait lieu de débat politique et poétique, démocratique et idéologique. La salle doit rester aujourd'hui l'espace public où la diversité de points de vue peut être mise en partage, découverte, débattue ; le lieu du rêve, de l'invisible, des premiers baisers... Notre héritage et notre modernité, c'est dire que la salle est désormais une zone à défendre, un endroit nécessaire de notre démocratie.
Forts de nos partenaires et d'un maillage français de cinémas art et essai unique au monde, nous avons à cœur à l'ACID de réenchanter continuellement notre rapport aux lieux de diffusion, aux programmateurs qui nous soutiennent, à cette jeune génération qui pense la salle de demain, pour ensemble échanger autour des films et de leur fabrication. De nouveaux projets se préparent avec eux, des résidences de cinéastes en lien avec les salles et les spectateurs, des cycles ACID POP...
Dans un contexte où la monopolisation des écrans par quelques films atteint des sommets et fragilise l'ensemble de la chaîne indépendante, nous avons souhaité une règlementation solidaire et responsable de la chronologie des médias qui régit la place de nos films en salles et sur les différents supports de diffusion. Mais quand les intérêts de quelques-uns l'emportent sur l'intérêt général, il ne faut pas s'étonner que la colère monte. Suite aux dernières négociations et avant les prochains arbitrages, l'ACID en appelle à la solidarité de tous pour repenser la responsabilité collective dans le soutien à la création cinématographique.
Être moderne, c'est réinventer la fenêtre de la salle. Vivre avec son temps c'est promouvoir la neutralité technologique.
Les cinéastes indépendants s'ajustent aux pratiques qui évoluent, mais ont besoin d'acteurs vertueux contribuant au financement de la création, avec des fenêtres de diffusion adaptées à la spécificité de chaque lm. Voilà comment nous envisageons cette édition 2018, comme les zadistes du cinéma indépendant, comme les défenseurs d'une modernité joyeuse et audacieuse, avec des lieux où partager les belles histoires dont regorge cette année encore la programmation ACID.
Depuis toute l'Europe et de plus loin encore, des cinéastes partagent avec nous leur combat pour la variété des formes, cherchent des moyens de montrer leurs œuvres, trouvent des espaces pour les diffuser. Pour irriguer cette pensée collective, nous avons invité, pour la deuxième édition de l'ACID TRIP, l'association de cinéastes portugais, l'APR, qui présentera trois longs métrages.
Enfin, on ne saurait se remémorer mai 68 sans profiter de la ressortie en version restaurée du si beau Reprise d'Hervé Le Roux. Grâce au soutien de la Cinémathèque du documentaire, nous mettrons ainsi à l'honneur, lors d'une séance spéciale à Cannes, ce film défendu par l'ACID en 1996.
À l'instar de nos aînés à l'ACID, nous prenons nos désirs pour des réalités et œuvrons pour la diversité des formes et des récits pour tous, dans toutes les salles... La salle, la salle, toujours recommencée !
Régis SAUDER et Idir SERGHINE, co-présidents
L'affiche est signée par Dorian Jude.