Chaque année depuis neuf ans déjà, l'ACID se montre à Cannes. Toute l'année, nous nous efforçons d'aider à la visibilité de films qu'il est convenu d'estimer plus fragiles que d'autres. C'est cette visibilité que nous tentons de questionner sous tous les angles : Diffusion dans les régions, accompagnement des films par ceux qui les font, tirage de copies, documents promotionnels, édition vidéo, et en projet immédiat, aide au kinéscopage pour des films souvent passionnants et tournés en DV. Alors Cannes est devenu pour nous l'occasion de rendre compte, de faire acte de présence plus qu'une sélection, c'est un état des lieux, c'est ceux de l'indépendance dans tous ces états, ce domaine de création intense qui se dessine du documentaire comme des fictions neuves aux formes expérimentales en passant par les cinématographies lointaines ou minoritaires ; bref, un cinéma qui nous tient à cœur, dont nous appartenons en tant que réalisateurs, et que délaissent trop souvent les sélections officielles de Cannes. Bien sûr, il ne suffit pas de nous bercer de l'idée d'un contre-festival (il en existe ailleurs) ou d'un quelconque militantisme off ; non, ce qui, malgré les difficultés et les remises en question nous fait nous accrocher à nos petits rochers des arcades et du studio 13, c'est le désir de défendre une alternative, d'égrener des possibles, au beau milieu de la grande parade Cannoise ; évoquer en douce une autre façon d'exposer les films, d'en parler, de les voir peut-être... ?
Publié le jeudi 09 novembre 2017