ENSEMBLE.
La programmation des cinéastes à Cannes, c'est à l'ACID ! Chaque année, les films sont choisis par une quinzaine de femmes et d'hommes qui font du cinéma. Jamais les mêmes. Cela permet un perpétuel déplacement des regards, une attention renouvelée à la diversité des formes et écritures, au cinéma autrement. Les cinéastes dont les films ont été choisis cette année seront les programmateurs de demain. C'est ce qui fait l'originalité de l'ACID. C'est aussi une programmation non compétitive car nous souhaitons accompagner ces films avec le même soin – sans distinction ni élection. Défendre ces neufs films, c'est préserver un certain cinéma dont ils sont le reflet. Celui-là même dont d'autres aujourd'hui remettent en cause l'existence en laissant prédominer la seule loi du plus fort, oubliant l'exception culturelle sur laquelle le cinéma français s'est construit.
A l'ACID, nous défendons des films aux budgets souvent réduits, qui seront portés dans les salles de cinéma afin de rencontrer des publics dont nous connaissons l'exigence, curieux de formes nouvelles, de pas de côté, de regards surprenants. Nous travaillerons ce dialogue tout au long de l'année avec tous les producteurs, distributeurs, programmateurs qui sont convaincus que le cinéma peut perdurer par la prise de risques, qu'elle soit dans les premiers films ou dans les œuvres de cinéastes confirmés.
Mais pour que le spectateur puisse découvrir ces propositions encore faut-il pouvoir les montrer, ce qui implique ne pas céder sur le lieu pour lequel nous faisons les films : la salle de cinéma.
Devant les offensives venant de toutes parts, nous en appelons aux spectateurs pour prendre la parole et dire leur goût des films indépendants.
Nous invitons aujourd'hui tous ceux qui le souhaitent à se joindre à la réflexion que nous ouvrons. Nous savons que nous serons nombreux, que nous parviendrons à rompre nos solitudes pour mener bataille commune, en pariant sur la mise en partage d'expériences singulières contre les seuls constats comptables. Et si nous avons cette conviction, c'est parce que nous voulons penser depuis cette place du spectateur que nous sommes tous ; non pas simplement la place qu'il paie (un simple fauteuil) mais bien plutôt celle qu'il occupe, comme sujet actif d'une expérience artistique et pas comme simple consommateur passif de contenus.
TOGETHER.
The filmmakers program in Cannes, it's with ACID! Each year films are chosen by approximately fifteen women and men, who make films themselves. Never the same. This allows a constant shift in vision, a renewed attention to diversity, narrative formats, another cinema. Filmmakers who have had their films chosen this year will be the programmers of next year's session. This is what makes ACID unique. Ours is also a strictly non-competitive program, since we want to accompany each of these films with equal care – without distinction or selection. Defending these nine films is protecting a certain cinema, which these films mirror. A cinema today threatened in its very existence. By some, who believe in survival of the fittest. And forget French cultural exception which built our film industry.
In ACID we often defend small budget films which we will accompany in movie theatres in order to meet with audiences, which we know to be demanding, curious of new forms, side steps and surprising visions. We work this dialog all year round, with producers, distributors, programmers and audiences who believe cinema will persist by taking risks. Risks to be found in first features or in established filmmakers.
But in order for the audience to discover these new cinematic propositions, the films need to be shown. And that means not giving up on the place for which we make films: movie theaters.
Under attack from all sides, we wish for audiences everywhere to speak up and state their taste for independent films.
We call all of you who desire to partake in this thought process to join us! We know we will be many. We know we will manage to break our solitudes, in order to fight this common fight. And we will share singular experiences, opposing them to meek figures and assessments.
Our belief is rooted in the point of view of the spectator in each one of us. A spectator which we know to be much more than a ticket buyer. A spectator with a vision. Not a passive consumer of content, but rather the active subject in an artistic experience.
Publié le jeudi 02 mai 2019