Alors que souffle, souffle la tempête, les heureux programmateurs de cette sélection (dont je suis) ont pu constater que les jeunes et moins jeunes cinéastes du monde ont envie de tenir bon, ont besoin de tenir bon. Ils font des films coûte que coûte, travaillent malgré tout, avec ou sans moyens… Les images en mouvement et les sons qu'ils nous ont envoyés sont autant de signes de vitalité, de courage, de persévérance, d'espoir, de désir. En France aussi, à l'instar de pays moins dotés (vigueur du Mexique, de la Turquie, de la Chine…), de jeunes réalisateurs se battent contre une idée de la culture de luxe, une culture uniforme et installée. La diversité, la différence, sont essentielles pour eux. Désir de rencontrer les spectateurs, leur regard, leur pensée et leur cœur. « The show must go on » semblent dire ces cinéastes, ils veulent jouer encore, regarder le monde, montrer le monde, avec d'autres yeux, d'autres oreilles, par d'autres voix, sous d'autres angles, par d'autres fenêtres. Les cinéastes membres de l'ACID sont animés de ce même désir de faire voir et jouent ici un rôle de passeurs. Pour qu'à la question : « Qu'est-ce qui se joue au cinéma ce soir ? » on puisse répondre : « Un cinéma-grain-de-sable (par opposition à grande machine) ».
Publié le jeudi 09 novembre 2017